vendredi 12 mars 2010

Le sud selon apericube  

Cela doit bien faire deux mois que je n’ai pas allumé ma télé. Je pense être arrivée à un certain niveau de saturation. Trop de dents blanches, trop de cheveux éclatants, d’équipes de police criminelle américaine, de présidents de la république qui sauvent le monde de la Criiise, de reportage sur le pouvoir d’achat des français, et sur les fans de Johnny , d’animatrices interchangeables, et trop de mamans qui donnent du « Petit Filou pour devenir grand » au petit Léo. Et parfois tout ça sur la même chaîne. Bref, la télé est devenue comme cet enchaînement d’énumération : indigérable. J’en recrache ma Danette à la fin de mes repas.

Au milieu de cet amas de laxatif cérébral, les publicités. Les plus exceptionnelles restent évidemment celles pour les produits quotidiens comme la nourriture ou l’hygiène. Je me bidonne particulièrement sur les « déclinaisons de gammes ».

Prenez un produit basique, un fromage, ou un shampooing. Rajoutez-y des arômes de tomates ou une petite odeur d’huile d’olive, et POF ! ça leur donne le droit de rajouter la mention « existe aussi saveur méditerranée ». Yeah. Et si les publicitaires manquent vraiment de scrupules ils rajoutent une formule dont ils ont le secret : « Le bon goût du naturel ». Il va falloir expliquer la notion de naturel à Josette, ouvrière a l’usine St-Moret, celle la même qui est chargée de rajouter au bout de la chaine les arômes dont je parlais plus tôt. Elle ne voit pas où est le naturel dans le fait d’enfiler une blouse, un masque et de balancer de la poudre rouge dans ce super container à pâte fromagère.

Alors on se met devant la télé, on voit le spot avec cette petite fille qui court dans une ruelle italienne gorgée de soleil, et on se dit « wouahou, du soleil dans mon frigo ! » C’est en général le moment ou j’ai envie d’investir dans une batte de base-ball pour exploser le plasma du salon une fois pour toutes.

Tout aussi pratique : prenez ce même produit, rajoutez des épices, jaunes briques ou ocres de préférence et vous rajoutez une magnifique étiquette « saveur orientale ». Celle là, elle me donne carrément envie d’aller casser la gueule à William Saurin, surtout qu’elle aussi est accompagnée de sa charmante formule : « Le bon gout de là-bas. »

C’est pratique ! Un tour au Shopi, et vous avez « Là-bas » dans votre assiette. Le sud sans sa culture, sans sa chaleur impossible, sans son histoire, le sud sans les arabes en somme. (Je suis à moitié algérienne) Après on s’étonne de voir des gens résumer la culture de mes ancêtres au couscous. Pff…

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