samedi 20 septembre 2014

Vous êtes arrivée à Destination...



Je fantasmerais bien sur Orelsan s'il avait pas tant de problèmes avec les meufs...

23h38, Virginie dort dans la l’alcôve de mon appartement. Depuis le temps que je me dis qu'il faudrait que je vous parle d'elle. Un petit tour aux toilettes, son sommeil à l'air tranquille.

Virginie, ma petite nenette, ma toute belle, ma douce, ma grande gamine de 50 ans. C'est une dame handicapée sur qui je veille depuis deux ans. J'ai tellement de chose à dire sur notre lien, mais je n'en vois pas l'utilité. Et j'ai pas envie d'exploiter le travail que j'accomplis auprès d'elle pour bien me faire voir. Mais elle m'a apporté une grande leçon : La maternité demande une telle patience... Et un amour inconditionnel. Ma Vivi, je l'aime, même quand elle m'agace, même quand elle fait des caprices au monoprix, même quand elle répète dix fois la même chose, et même quand elle me demande ce qu'on mange ce soir alors qu'on vient de terminer de déjeuner. Je l'aime comme on aime un gosse : Suffit de le voir sourire pour tout lui passer... Mais je ne me sens pas de procréer tout de suite.

Les Casseurs-Flowteurs en boucle dans le casque, je me sens bien. Peut-être un peu trop. Déjà six ans que j'ai rédigé mon premier post de blog criblé de fautes et de blagues dont j'ai honte désormais. Je n'ai jamais eu vocation à être une blogueuse influente. En replongeant dans mes maigres archives, je revois mes interrogations, mes tourments, les étapes de mon parcours affreusement banal. Je me souviens de mon mal-être, ça me semble si loin... Oui, mes blogs m'ont surtout servi à me comprendre et à régler mes petits dysfonctionnements persos. C'est chose faite et je m'en rends compte ce soir.

L'amour ? Je l'ai trouvé. Après m'être amouraché de tous les pervers narcissiques de la planète, je me suis ensuite fiancée avec une garçon adorable, mais pas fait pour moi puis, au fil des histoires, j'ai tiré des leçons. Et puis mon petit soldat a débarqué et m'a appris à prendre des décisions indépendante de mes émotions. Je me fais confiance et en amour, je n'aspire qu'à la paix. Je suis revenue des passions, des retournements de situations, des histoires dignes de mauvais soap opéra. Ma relation amoureuse actuelle est simple, douce, empreinte de respect, de communication et de projets.

L'approbation ? J’apprends doucement à m'en foutre. J'ai tellement eu besoin d'exister. Ce soir il me semble que cette démarche n'a plus de sens. Être reconnue dans mon domaine pour la qualité de mon travail et gagner ma vie en faisant ce que j'aime est une belle perspective. Mais je prend conscience que de chercher indéfiniment à plaire à tous le monde est ridicule. De toutes les façons, je pourrais bien sauver douze-milles villages d'Afrique ou inventer un suppositoire contre le SIDA, ceux qui voudront me haïr me haïront. Et le problème ne vient pas forcément de moi.

Mon corps ? J'apprends à l'aimer et à l'apprivoiser. Je l'avoue, il m'arrive encore de me scruter en culotte dans le miroir et de me dire que quand-même, ces chevilles... Et ces genoux... Tan pis. Je ne suis pas parfaite, mais l'ensemble est plutôt ferme et sympa et personne n'a encore vomi devant ma silhouette nue. Mon corps, je l'anime comme je le veux et ça me définit plus que mon tour de cuisses... Je mange à ma faim, je prend plaisir a manger (même en étant devenue végétarienne), je fais du sport, je danse, je cours et quand je transpire, je me sens vivante. Je prend du plaisir ou je peux et je m'occupe très bien de moi.

Mes erreurs ? Je me suis pardonnée, puisse que je les ai comprises, que je les assumes et les corriges. Mon père me dit souvent « ma pauvre petite, tu cumules les boulettes mais on t'en veux jamais parce que bon, t'es gentille... »
Oui, c'est vexant, surtout quand il le dit en me caressant la crinière comme à un animal boiteux. Mais la part de vrai c'est que je n'ai jamais été mauvaise. Ce n'est pas inscrit dans mon ADN. Je suis la meuf avec le plus de scrupules au monde. Et quand mes actes causent des dégâts collatéraux, je m'insulte intérieurement dans toutes les langues...
Quand on a assimilé l'idée, on en tire une conclusion simple : Avant d'agir, s'assurer que mes décisions n'auront de conséquences négatives sur personnes d'autre que moi-même. Et depuis que j'ai intégré le principe, mon système digestif me remercie. C'est plus efficace sur mes petits désordres intérieurs que n'importe quel yaourt au Bifidus actif. Et je dors mieux aussi.

C'est à peine si je me reconais dans mes premiers jets. Je mesure au fil des lignes, les conséquences de mes histoires, J'ai traversés milles vies durant ces six dernières années. Saint-Germain en Laye, Versailles, Saint Cloud, Paris, Le Blond, Sophinette, Cork, Londres, Citruc Fresh, Maman, L'ours,.. Des milliers de petits boulots, quelques victoires professionelles, quelques gifles aussi, J'ai transformé chaque évènement en leçon et surfé invariablement pour me sortir gagnante de chaque situation.

L'année dernière ç peu près à la même période, j'expliquais que ma peur de grandir était mon dernier frein. Je sors d'un an de travail sur moi. J'ai compris que mes actes avaient des conséquences, que je ne devais jamais prendre de responsabilités que je  ne tiendrais pas. En attendant, ça fait deux ans que j'ai ma petite Vivi au bout des bras,  Elle est la preuve vivante que l'on peut désormais compter sur moi et que je suis apte à prendre soin de quelqu'un d'autre que moi. 
J'ai, au fil des ans, forgé mes convictions, adopté un mode de vie qui me ressemble et je construis brique par brique une vie qui me correspond. Mon lieu de vie, mon mec, mon job, mes activités, mes amis. Toutes ces choses sont le fruit de mes efforts, de mes évolutions. En regardant le rétro, je me rends compte que c'était pas gagné. Et que même si le pire est derrière moi, la route est encore longue. Si je devais parler à la petite connasse à frange que j'étais a 22 ans, je lui ferais un câlin et je lui dirais de ne pas s'en faire et que tout irait bien... Mais que la tout de suite, le mot quelle m'évoque est PAUMEE...

Et vous savez quoi ? Une fois cette grosse pelote de névroses disséquée, je me surprend à trouver la vie si simple... Je prétend pas avoir tout compris, mais j'éprouve aujourd'hui un vrai sentiment de paix et de confiance. Pendant des années je me suis sentie prisonnière de moi-même et de la façon dont mon histoire m'avait forgée. Puis j'ai compris que j'étais la seule responsable de ce qui pouvait m'arriver ou du chemin que prendrait ma vie. Cette idée m'a d'abord fait peur, aujourd'hui, elle me rassure. Je tiens debout, je connais mes capacités et elles me semblent suffisantes pour m'en sortir dans la vie.

Mais le résultat de toute cette introspection, c'est que je ne vois plus l'utilité de raconter ma vie En soi elle n'est pas exceptionnelle. Ce blog n'est plus mon seul terrain d'expression. Je me suis éparpillée dans quelques sites webs, dans deux bouquins, et à la radio. Et ce n'est que le début.

Cet article sera donc le dernier. N'en déplaise aux deux derniers lecteurs et demi qui traînaient encore dans le coin. Et si j'ai vraiment un truc qui me chiffonne, il me reste le journal intime, mon mec, ou mes copines pour en discuter...

Il ne me reste plus qu'à vous embrasser fort avant de disparaître sur la pointe des pieds...

Chaineiz.


vendredi 28 mars 2014

Le dernier premier baiser.



Tu t'aventures contre moi
Comme on part confiant au bois
Ton nez effleure le miens,
Que ne fais-tu pas là.

Tes yeux s’entrouvrent, et je comprends déjà
C'est le dernier premier baiser de notre vie.
Ma sentence est claire, elle se dessine devant toi
Et ton avis n'est pas requis
Après moi, le trépas.

Laisse-moi t'apprendre, reconnaître le moindre atome de toi.
Appartiens-moi,
Deviens-moi familier,
Oublie-toi à l'intérieur du nous.
Ce nous confortable qui tombe en même temps que la nuit et dans lequel nous sommes libres....

Rendors-toi, sois léger
Savoure cette sécurité
Ou tiens-moi éveillée,
Acharne-toi à m'épuiser,
Laisse la sueur nous noyer
Plonge en moi
Fais-moi mal,
Mais par pitié, fais ça bien...

Laisse-moi devenir une part de toi.
Laisse les années nous emmêler,
Souder nos chairs et nos projets.
Peut être même sous la forme d'un bébé.

Laissons la vie nous façonner,
Nous fatiguer, nous courber, nous creuser.
On en rira,
Comme tous le monde dans ce cas-la...


Nos souvenirs entassés,
Dans le plus riche des greniers
Notre trésor est ainsi fait
De rires et de jambes cassés
 Te doutais-tu mon amour,
Que le jour de notre premier baiser
Nous signions du bout des lèvres
Pour des milliers d'années ?...

 PS: La photo c'est parce que... Enfin, mon ours est au courant.


lundi 13 janvier 2014

En direct d'adultland (première partie)



J'ai très envie d'être désolée d'écrire si peu mais si je néglige ce blog c'est pour mieux écrire ailleurs, puisse qu'en plus de Vivre FM, je débarque a partir de cette semaine sur un autre site avec de nouveaux articles en Morales dans le texte, et dans un prochain livre que je viens de terminer et qui est à paraître.

Je vous avais dit que cette année allait être celle ou je deviendrais responsable, droite et digne de confiance ? Et bien j'avance effectivement en ce sens...
Et ce que je peux dire, c'est que le passage à l'âge adulte (tardif de surcroît) présuppose une étape compliquée mais nécessaire :

-Intégrer ses rêves dans le principe de réalité : Mes rêves de petite fille, charges sociales et cotisations sécu déduites...

Je fais partie des gens très chanceux qui possèdent une passion avec laquelle ils peuvent gagner de l'argent. Mais quand ta vocation se tourne vers l'art ou la création, tu dois intégrer que :
-Tu vas devoir travailler plus dur que ta copine contrôleuse de gestion. 35 heures, tickets restos, RTT ta race...
-Tu vas devoir t'imposer face à tout ceux qui estiment que t'as pas à être payée pour faire ce que t'aimes.
Si ton rêve c'est de devenir célèbre et de passer chez Ruquier, lance toi dans la sex-tape. Ça va plus vite...
Mais eh, j'ai longtemps essayé de caler mes miches dans le joli moule imaginé par ma mère, ça passe pas. Une vie sur mesure coûte plus cher. Et se paye d'avance.

Forte de ces informations, j'ai attrapé mon ordi, un tableur excel et j'ai fait le point sur mes projets. Puis je les ai traduits en temps et en argent... Effectivement, je peux vivre de ma passion :
-A partir de 2035 au bas mot
-En mangeant de l'air
-En renonçant à toute vie sociale/familiale/libidinale.

Un joli petit taquet derrière la tête qui m'a remise les idées en place.
En réalité j'exagère. Je vais effectivement pouvoir vivre de ma passion, mais je vais devoir d'abord assurer mes arrières, poser les bases de ma carrière, faire avancer en premier lieu mes projets, et économiser, beaucoup. A la hauteur de mes ambitions. Je vais donc devoir... avoir une double vie. Pour un temps indéterminé... Le plus court possible.
Boule au bide/Alt+Tab/ Pôle emploi...

Au delà de la résignation, j'étais morte de trouille. Et si je me perdais en chemin ? Et si la sécurité d'un emploi, aussi merdique soit-il, endormait ma créativité ? Me poussait à renoncer ? Et si je passais à coté de ma vie et qu'à 40 ans j'avais des...
-AAAAARGH TA GUEULE ! T'en as pas marre d'avoir 14 ans ? Tu t'es crue dans un épisode d'Hollywood Girls ou quoi ? Fais nous confiance un peu, et puis arrête de faire comme si on avait le choix.

Ça, c'est mon petit soldat qui a tenu à être clair. Il est pas toujours tendre mais il fait ça pour mon bien. Il me fait penser à ma mère en fait. Sauf qu'il a pas les mêmes projets pour moi.

On s'est regardé lui et moi, j'ai pris une grosse inspiration, bouché mon nez et sauté à pieds joint dans le travail...

Nous sommes quelques mois plus tard et, finalement, je suis assez satisfaite de la tournure que prennent les événements. Satisfaite mais néanmoins surprise. Je ne sais pas si je suis en train de changer ou si ce sont les circonstances qui me révèlent mais je ne me reconnaît pas :
-Je suis une putain de control-freak-sa-mère. Tableaux-récap, To-do List, Deadlines, Work In progress et tout le tremblement. Sauf que j'ai étendu le bordel à d'autres aspects de ma vie. Mon mec, inquiet et excédé, a du user des méthodes les plus basses (vous situez à peu près a quelle hauteur) pour me dissuader de passer l'aspirateur a six heures et demie du matin parce que « tu comprend après j'aurais pas le temps... »

-Physiquement, j'ai eu la bonne idée de maigrir ET d'être privée de sommeil dans le même temps....

...J'ai accusé une légère déchéance physique...

JE SUIS EN VIE!... 

-Déchéance provisoire heureusement, grâce à mon Ours, le super amoureux en platine : Il passe des heures au fourneaux le soir pour me faire à dîner et nous concocte régulièrement des petites escapades en amoureux « pour nous retrouver ». J'en profite au passage pour lui dire : « Merci putain, sans toi à l'heure qu'il est je ne serais plus qu'un porte-manteau sous Xanax. Personne t'arrive à la cheville, t'es la Rolls des petits amis. On fait vraiment une super équipe. Bisous. »

-Et surtout, surtout! Ma carrière avance ! Je peut pas tout vous dire mais... Certains projets qui me tiennent à cœur se concrétisent et m'aident à me convaincre que je ne fais pas tout ça pour rien...

Et puis j'vais vous dire. Travailler dur, c'est un rythme à prendre. Oui la vie est une pute, mais elle ne me fait définitivement plus peur. J'ai le cerveau, les muscles, l'énergie, un super entourage et une chouette paire de fesses. Concrètement, on peut pas être mieux armée...



mercredi 21 août 2013

"Grandis, un peu."

JAMAIS!
« I'm officially gooooooing on, the record to say i'm in love with you... »


J'ai 27 ans dans un peu plus de cinq heures et je ne dors pas. Je fais une insomnie sur le canapé de mes parents et je n'ai aucune raison d'être là parce que :

1-Ils ne sont pas chez eux
2-Mon appartement est très cosy et presque aussi grand que le leur
3-Leur canapé est terriblement inconfortable.

Rien n'y fait : je me réfugie ici comme un chaton sous un meuble. Ma vie d'adulte m'attend à quelques stations de métro mais je reste emmitouflée sous une couette beaucoup trop chaude pour la saison.

J'ai boudé deux soirées pour regarder des chaînes câblées en me gavant de frites maisons. Toute seule. Aujourd'hui, et pour la dernière fois, j'ai foiré mon permis. Foutu rond-point de mes fesses C'est mon deuxième anniversaire qui ne m'inspire pas de jolie soirées ou tous mes potes lèveraient leurs verres en listant toutes mes boulettes pondues ces douze derniers mois.
Grandir, c'est un peu se foutre de son anniversaire. Parce que chaque jour te fait gagner en maturité.


Pourtant il s'est passé pleins de trucs cool depuis fin Aout 2012 : Je me suis réinstallée toute seule, j'ai intégré Vivre FM, rencontré mon amoureux, perdu (encore) quelques kilos, suis devenue tata du plus beau bébé de la terre ...

J'ai passé les six premiers mois de cette année scolaire à multiplier les expériences amoureuses improbables : Une union libre (mais très forte et pleine d'amour), un sublime petit con à peine majeur tout droit sorti d'un film de François Ozon (mais avec une personnalité magnifique) , un russe qui croyait aux romances d'Hollywood (avec Happy End dans un aéroport), un fan de Nicolas Dolteau (ouais, nan, plus jamais...) un mec de mon âge qui refusait de me tutoyer, même après que nous nous soyons découverts bibliquement...

J'ai a-do-ré. Parce qu'elles n'étaient pas le fruit d'une solitude. Elle étaient des expériences avec leur part de folie. Et puis, je me fais confiance maintenant, j'ai appris à prendre le meilleur d'une histoire et à y mettre fin quand il le faut...

Et puis mon ours, mon piou-piou, mon joueur de saxo a débarqué et les a tous balayé d'un coup de cabas.
Grandir, c'est accepter que mêmes les plus bonnes choses ont une fin.


Mais cette année, j'ai pris ma plus dure leçon... Et elle m'a coûté... Le Blond.
J'ai du apprendre à faire sans lui, parce que j'ai compris que notre relation était inégale et malsaine. Quand il fallait fuir mes responsabilités, je les posait sur ses épaules. C'était pratique. Et comme il m'aimait, il acceptait mes caprices. Mais je me suis rendue compte que je ne grandirais jamais s'il est dans les parages. Et de son coté, j'étais son « Épouvantail à relation stable ». J'agitais mon spectre et toutes les perspectives intéressantes d’idylles disparaissaient comme par magie...
Grandir, c'est prendre des décisions angoissantes mais nécessaires.


J'ai du me remettre en question et reconnaître mes torts FACE A FACE AVEC MA MAMAN. Soit LA personne dont je ne supporte pas les critiques. +10 000 points d'humilité. J'en menais pas large :
-Bon, maman... Je me suis rendue compte que... Peut-être qu'effectivement... Tu avais RAISON (jubilation du camp adverse).Je ne suis pas tes conseils... Parce qu'ils viennent de toi... Et ça me porte préjudice.
(Silence. Je crois que je lui ai coupé le sifflet.)
-MAIS IL FAUT tout de même que tu acceptes que mes choix restent mes choix et que parfois, je DOIS ne pas t'écouter...
-Mais j'accepte que tu vives ta vie ! Du moment que tu trouves un job en CDI ...
-...

Voilà-voilà. Bon, on y a mis toutes les deux de la bonne volonté. Elle a eu la classe suprême de ne pas me claquer un JE TE L'AVAIS DIT dans les dents. Elle n'abat pas un animal à terre...
Grandir, c'est reconnaître ses comportements les plus toxiques pour les corriger. Même quand ça t'écorche le cul.

Mais il est une part de l'âge adulte qui me fait peur et qui m'angoisse :

On te donne une vie avec des armes qui te sont propres (la distribution étant très aléatoire. Manifestement, je n'ai ni coordination des mouvements, ni perception des distances. Rond-point de mes fesses, vraiment.) Et on te dit « démerdes toi, tu dois manger, avoir un toit, construire des liens sociaux, gérer les merdes, les imprévus, les gens qui te mettront des bâtons dans les roues, faire en sorte d'être digne de confiance ;et malgré tout ça, prendre du plaisir, faire ce que tu aimes et t'en sortir gagnante ».

Une équation a 150 inconnus. J'en suis pas encore capable, je dois l'admettre...
Il y a encore deux ou trois trucs que je ne sais pas encore faire, mais dont on a besoin dans la vie.
-La moindre mauvaise nouvelle me fait perdre mes moyens, j'ai parfois l'impression que la vie enchaîne les droites et je n'arrive pas à ravaler et embrayer sur la suite , quand ça arrive.
-J'ai peur de ne compter que sur moi-même. Je ne me fais pas encore tout à fait confiance
Grandir, c'est accepter l'idée que la vie est une chienne et que le seul moyen d'avoir ce qu'on veut, c'est de bouger ses miches et de mettre toutes les chances de son coté.

Cette simple idée m'angoisse.
Mais bon, ça fait cinq ans exactement que je suis un chantier géant, j'ai tout plaqué pour écrire, je suis devenue sportive, j'ai soigné mes compulsions alimentaires, j'ai appris à m'aimer et je me suis débarrassée de mon attirance pour les pervers narcissiques. Je peux bien apprendre à me comporter en adulte responsable.
Je pense que ça sera mon gros dossier de cette année.


vendredi 9 août 2013

La maison au bord de l'étang.




Une maison au bord d'un étang. Quatre jours, sans télé, ni wi-fi. Une piscine, des canards, des chèvres, des meules de foin, et un blond cendré, beau comme un chanteur de variété, qui me promet des courgettes au chèvre chaud depuis deux jours. Il sait me parler.

Ce serait vous mentir que de dire que j'étais totale relax à cette idée de vacances isolés. Ce n'est pourtant pas la première fois que nous quittons Paris pour nous retrouver. Et notre dernier weekend en amoureux nous avait rapprochés. Mais j'commence à le connaître, mon ours. C'est un solitaire ascendant vieux célib. On a toujours mis un point d'honneur à se séparer au bout de deux nuits, et nous n'étions pas ensembles depuis assez longtemps pour que l'autre soit une présence évidente.

Notez que je parle à l'imparfait.

Comprenez-moi: Ma dernière longue relation a transformé l'homme que j'aimais en colocataire mutique. J'adorais Citrus Fresh, mais rester seule avec lui quelques jours coupés du monde aurait débouché sur une double dépression. J'arrivais déjà à angoisser seule avec lui dans un quartier avec deux cinémas, trente restos et un centre commercial. D'ailleurs en deux ans, on a jamais quitté Paris plus d'une soirée.

Et puis on m'a teeeeeellement répété que les vacances à deux étaient "un premier test de compatibilité, c'est même comme ça que Pierre et Manu ont compris qu'ils étaient pas fait l'un pour l'autre et gnagnagna ». Non, vraiment, Lundi, matin, dans le train, j'étais pas sereine.

Mais c'était plus fort que nous. Deux secondes après que le train ai démarré, nous étions sur notre planète:
-Eh... Y a Ashton Kutcher dans le train
-Mais tu dis NA-WAK! C'est Justin Bieber...
-Oh mon dieu... Justin Kutcher est dans notre train!....
Une fois arrivés, en visitant notre maisonnette, je souriais face au barbecue

-Eh! On pourrait faire connaissance avec d'autres personnes paumées comme nous et faire des grillades!
-Ouais, non, je sais pas... Tu me suffit, m'a-t-il dit.
-Ah, heu... Oh, c'est mignon... Toi t'as envie d'une...
-NON, je ne dis pas ça en vue d'obtenir une faveur sexuelle.
-Ok. Faut que j'arrête de faire tout le temps les mêmes blagues.

On a défait les valises, inspectés les lieux, fait pipi dans les coins et coucou aux canards. Et je cherchais désespérément une distraction pour la soirée.


Mais sombre dinde, j'ai passé toute la journée à redouter une solitude qui s'était installée depuis déjà des heures.

Nous étions là, assis sur cette terrasse à parler métaphysique avec les yeux rivés sur l'étang. L'air serein, la verve vive, nous ressemblions à un film américain indépendant. C'est le moment que nous avons choisi pour évoquer à demi-mots ce qui nous unit.
Et c'est drôle parce que, quelques heures, plus tard, je vous écris du canapé. Il remue une casserole pleine de courgettes à quelques mètres de moi:
-J'aime bien, sentir ta présence pendant que je vaque à mes occupations, me dit-il. T'es là, près de moi, tu fais un truc et je fais un autre truc et c'est bien.
-Parce que j'arrive à me suffire à moi-même et que tu te dis que tu devras pas toujours me distraire?
-Nan. Juste, parce que t'es là. Près de moi. C'est bien.
J'ai souri. Mon barbu me laisse lentement mais surement intégrer son décor.
Et puis j'ai fini par lâcher prise et accepter de ne rien faire. Avec lui. Et j'ai compris ce qu'il voulait dire. J'ai accepté de m'asseoir au bord de l'eau, écouter les animaux, commenter avec lui, s'inventer des histoires ou les cannes seraient des biatchs et ou les mouettes essaieraient de pécho (OUI, y avait des oiseaux blancs et des becs noirs qui survolaient l'étang. On sait toujours pas ce que c'était...).

J'ai commencé à respirer, et cette chose magique, est arrivée. qui fait que le quotidien, même sans artifice, devient Funky. Cette familiarité, qui nous fait transformer une épluchure de courgette en sketch. On a fait le tour de toutes les conversations profondes de la création et ensemble, tout ce qui nous passe par la tête termine sur nos lèvres. Et quand les distractions, le travail, les copains disparaissent, il ne restent plus que deux caractères compatibles, face à face, avec aucun autre choix que de composer. Et on compose plutôt bien...

Trois jours, une vingtaine de chèvres, trois épisodes de "Psycho-Pass », et,une dizaine de moments Nutella plus tard,je n'en suis plus là.

Parce que monmekamoi est capable de passer quatre jours collé à moi H24 sans avoir envie de m'étriper et ça, c'est du super-pouvoir. Je ne suis pas dans les autres couples et je sais pas ce qu'ils partagent. Mais nos blagues, nos discussions, cette proximité, c'est de l'or. C'est précieux, et c'est pas si facile à trouver.

En faite, la seule chose qui pourrait aujourd'hui nous séparer, serait que lui ne s'en rende pas compte.


vendredi 2 août 2013

Lula: 1-Les primates:0.



 
Alors Ouaaaaaais l'été c'est cool, les hormones qui dégoulinent, le soleil qui me tripote de ses rayons dorés, le maquillage moite c'est merveilleux. M'enfin s'il y a un truc qui me donne des envies de vasectomie maison, c'est les relous de rues qui te prennent pour une étale de boucher sous le prétexte que t'as décidé t'habiller de façon adéquate à la saison, normal.

Je descendais l'avenue du Maine, cheveux aux vents, jupette qui flotte, talons aiguilles qui claquent quand, assis sur un muret, deux hommes, bières à la main, commentent ma tenue comme si je leur avais demandé leur avis :
-Ouuh...
-Salut poulette ! (et autres expressions ringardes, ils avaient bien la quarantaine chacun) (je sais c'est pas une excuse).
Et plus je m'éloignais, plus les termes devenaient irrévérencieux. jusqu'aux mots en « asse » ....

 Je me suis arrêté et j'ai fait demi-tour pour me planter devant eux, sourcil relevé. L'un d'eux a instantanément rougi :
-Désolé, pardon madame, pardonpardonpardonpardon....

Hin hin. Pas de bol pour toi, j'ai des aigreurs d'estomac, j'vais t'en faire profiter. 

J'attaque. Mon regard est sévère, mon indexe se tient prêt à remuer :

-Excusez-moi, messieurs, vous pensez sincèrement que c'est comme ça que vous arriverez à vous taper des femmes (putain mais comment j'ai fait la dernière fois pour avoir une voix grave? C'est chiant, cet octave de mineure, lààààà) ?... 

Silence, ils me regardent comme si j'étais armée. Les passants nous dépassent, curieux. Je poursuis :

-Non mais vraiment, est-ce que ça a déjà marché ? Vous avez déjà croisé une femme assez bête pour être réceptive à ça ?...

L'un des deux baisse le regard. L'autre garde ses yeux bleus rivés sur moi sans même les cligner (l'alcool fait faire des choses incroyables). Je commence à m'agiter:
-Vous savez ce que je fais dans la vie ? (silence)? Je suis coach en séduction ! (HAHAHAHAHA!!!... non). Et votre manière d'aborder est absolument pi-toy-able. 

-Oh, me mettez pas dans le lot, hein ? C'est lui qui parlait...
-Je m'en fout, ça vous servira de leçon ! Et si un jour l'envie vous prend de recommencer, souvenez-vous de cet instant précis... 

Je tourne les talons avec un jeté de tignasse, et reprend ma route en roulant des fesses. La tête haute, le regard vers l'horizon, je suis Beyonce. Barrez-vous de ma rue.


N'empêche, comment j'te les ai mouchés, ces deux branques!...



...Ou alors ils étaient trop surpris et bourrés pour répliquer, je sais pas...











mardi 30 juillet 2013

Méthode Zermati : Recommandations à M+9....



Ouais, j'ai la bouche en cul de poule, mais j'étais vachement concentrée...

J'avais l'intention d'attendre un an complet pour vous faire un premier bilan, avec photos avant-après, impressions et étalage de bonheur et tout. Mais j'ai tellement de choses à dire qu'un seul grand texte serait trop indigeste (aussi indigeste qu'une lasagne-chèvre-chaud alors qu'on n'a pas faim- humour de zermatienne. Hin hin hin... OK je sors.)
Je vais surtout apporter un complément d'informations et des recommandations. Ma minute sérieuse après je vous embête plus:

J'ai attendu d'être assez solide moralement pour me lancer et j'ai fait ça sans filet. J'ai bricolé mon nouvel équilibre comme une grande, sans être accompagnée d'un thérapeute formé, uniquement à partir des préceptes du Docteur Z que l'on trouve un peu partout (son livre, internet, son site...) mais je ne suis pas une pub mensongère qui s'exhibe dans son nouveau 36 triomphant. J'ai pas envie de vous faire croire qu'il suffit de se lever un matin et de se dire « Tiens ! Et si je mangeais de façon régulée, à ma faim, sans plus jamais enfouir mes maux dans la becquetance ?... » Si j'ai pu le faire c'est parce que toutes les conditions étaient réunies:

1- J'allais bien : Et je vais encore mieux depuis neuf mois, puisse que professionnellement, ma situation évolue, j'ai des amis merveilleux, un mec fourrée au caramel et une famille Ricorée. Je n'ai donc pas rencontré beaucoup de drames ces derniers temps. Et les contrariétés que j'ai pu vivre ne m'ont pas franchement ébranlées. J'ai donc pu zermatter tranquilou sans avoir de vraies raisons de me ruer sur une pizza (autres qu'une méchante dalle, je veux dire).

2- Mes parents ont eu l'extrême intelligence de ne jamais me mettre de pression sur la bouffe : Jusqu'à l'âge de dix ans, j'avais un comportement alimentaire sain. J'avais-comme tous les enfants- une nette appétence pour le gras, le sucré, le salé. Je ne terminais jamais mes assiettes et mes parents m'ont laissés free-styler sans jamais rien m'imposer. Ce qui fait que, même après, je n'ai jamais eu d'aliments « interdits » Ce fut une barrière en moins à briser par la suite.

3- Mes compulsions alimentaires n'étaient pas la réponse à un traumatisme : Elles sont le fruit d'un contexte particulier : Quand j'ai eu 10 ans, ma famille a traversé des petits soucis financiers (ponctuels, hein,comme tout le monde). Mes parents ont du travailler très dur, rentrer très tard et faire attention à ce que l'on achetait quand on faisait les courses. Je restais donc souvent seule à m'ennuyer à la maison, et je mangeais, parce que j'associais la nourriture riche à la sécurité financière. Et ce comportement m'est resté. En clair je n'avais pas de VRAIS troubles. Juste une très mauvaise habitude. Que je trainais depuis 16 ans. Bon.

4- Je n'ai pas eu le temps de m' « abimer » avec des régimes : Je prenais du poids, cela commençait à se voir et mes proches ont jugé nécessaire de me prévenir. Et je ne pesais « Que » 68 kilos quand je les ai entendus. J'ai d'abord essayé la fameuse méthode Dukon, et je me remercie du fond du cœur de ne pas avoir tenu plus d'un mois. J'ai un peu joué au Yoyo y a deux ans, mais pas assez pour tomber dans la vraie spirale des régimes. J'ai donc, depuis neuf mois, perdu doucement du poids, j'en perd encore, et je commence à entrevoir un set point assez bas, finalement (mon nouveau poids commence par un 5. Mon mec commence à m'engueuler de peur que je ne maigrisse trop. J'essaie de lui expliquer que c'est pas moi qui décide...). Mais ça ne sera pas le cas pour tout le monde. Je le dis et le répète, il FAUT faire le deuil d'un « objectif poids » et à plus forte raison quand on est un ou une adepte des régimes à répétitions...

La méthode Zermati est une thérapie. Je suis un parcours idéal depuis bientôt un an mais dans la majorité des cas, les troubles alimentaires ne sont que le symptôme d'un mal plus profond. N'hésitez pas à demander de l'aide aux thérapeutes formés à cette méthode (je crois que c'est remboursé par la sécu dans certains cas...).

Bon dans trois mois, je vous explique tout. Mais là je vous laisse, j'ai une purée de légumes qui m'aguiche, j'm'en vais lui faire sa fête.

Edit qui n'a rien à voir: La dernière fois, en me caressant les cheveux mon cher et tendre m'a fait remarquer que j'avais le cuir chevelu tout blanc. Du coup cette photo lui donne raison...