Mon Addiction

Je pense avoir appris à écrire avant d'avoir appris à parler. Je n'oublierai jamais cette sensation étrange, ce pouvoir, bien plus précieux que la télépathie : celui de s'exprimer sans avoir à parler, pleurer, ni même faire pipi au lit. Ma baguette magique, c'était mon stylo. Dès lors, j'ai cherché à créer, et je me suis risquée à tous les genres littéraires comme on goute à tous les desserts. J'ai écrit des chansons, des poèmes, des romans, des articles...

Et puis j'ai tenu des journaux intimes aussi. A 13 ans est née une tradition, je remplissais mon "devoir éditorial" en pyjama, avec un chocolat chaud, et ma peluche pour corriger les fautes.


Et me voici, 10 ans plus tard, j'attaque la saison 10 de mon histoire, tristement banale et à la fois unique.
J'ai remplacé le pyjama par la nuisette en soie, le chocolat chaud par un verre de vin, le journal papier par mon LapTop, et je renvoie discrètement par mail mes articles à mon amoureux (qui est auteur) pour les corriger avant de les poster.

C’est plus qu’une passion, c’est à peu près tout ce que je sais faire (avec les fondants au chocolat, et les crises de nerfs)

La nuit, le jour, en cachette, comme une envie compulsive, après l'amour, à table, quand je m'ennuie, sur les places publiques...

Écrire, c’est rassembler mes idées en format A4 et leur donner une réalité. C’est me révéler au monde. C’est m’offrir à vous. Un hurlement muet dans lequel je mets ce que je pense avoir de meilleur, mes réflexions, mon amour et mon énergie. Ces papiers, c’est mon meilleur profil, mon équilibre, ma voix, mes mains et mon cerveau. Je peux dire sans mentir qu’une nuit à écrire me procure le même bien-être qu’une nuit d’amour. D’ailleurs, j’en ressors dans le même état : sereine, apaisée, épanouie et sûre de moi…

Écrire, c’est aussi me prouver que je suis douée quelque part, que j'ai un "truc" qui me distingue de n'importe quelle poufette d'élevage sur SkyBlog. Que je ne suis pas seulement venue au monde pour payer les cotisations de la sécu.

Écrire, c'est aussi parfois dégueuler tout ce qui nous pèse sur l'estomac ou, au contraire, digérer ce qu'on a parfois du mal à avaler...


Je suis à la fois témoin d’une époque fascinante et effrayante, envoyée spéciale en pleine quête du bonheur, et l’héroïne de ma putain d’histoire. On me dit souvent que je suis bavarde. Ceux qui disent ça ne m’ont pas encore lue…