vendredi 12 mars 2010

Etre ou ne pas être une fille facile?


Pause-déjeuner dans ma salle de classe avec trois de mes camarades, Kimberley, Brad et Kevin. Discussion sur le thème de :

- Vous savez que je connais une très bonne jolie fille, qui est en couple depuis 6 ans et qui est toujours vierge… nous dit Brad.
- Eh bien ! Son amoureux doit avoir un poignet bionique…
- Max, vraiment, t’es pas classe ! s’offusque Kimberley.
- Moi je me suis trouvée très drôle…
- Mais faut pas la juger !
- Mais je ne juge pas ! Je dis juste que son amoureux doit être « légèrement » sur les nerfs…
- Nan, mais c’est son choix, y a rien à dire…
Acquiescement général, Kim poursuit :
- Nan mais je préfère largement juger les filles qui se tapent pleins de mecs…

En tant que fervente défenseuse du « chacun fait ce qu’il veut et si possible avec le beau brun là-bas viens par ici toi », je prends cette réflexion comme un attaque personnelle :

- Bah pourquoi ? Elle ne fait de mal à personne ! Ils sont adultes, elle prend son pied !
- Mais il ne s’agit pas de devenir une place de parking, non-plus…
- Chuis pas d’accord ! Un homme a le droit de fourrer tout ce qu’il veut et une fille elle doit fermer les cuisses (Ce genre de débat a toujours suscité chez moi une certaine passion…) ?
- Ah mais pour moi, une femme et un homme, c’est pareil…
- Mais bien sûr… Demain tu rencontres un homme qui te dit « Avant toi, j’étais le roi des queutards », si tu l’aimes, tu passeras outre !
- Moi, intervient Brad, j’ai déjà refusé de me mettre avec une fille parce que j’avais appris qu’avant moi elle était une…
- Mais c’était une femme ! Un homme, on lui pardonne !
- Mais avoue que ça traduit une certaine incapacité à s’installer en couple…
- Et ça peut être un choix !
- Mais tu imagines les mecs qui passent après…. intervient Kevin.
- Toi, va te faire dépuceler et reviens nous voir plus tard...

J’étais ulcérée. Et je ne dis pas ça seulement parce que la dernière fois que j’ai voulu compter mes amants, j’ai dû emprunter les doigts de mes copines en plus des miens…

Le soir même, je dîne chez ADMV, et à table (enfin, « à table » c’est une expression, ADMV a décidé de battre le record de flemme d’achat de meubles. Bientôt quatre mois que je dors une nuit sur deux sur un matelas… Bref), et je lui fais le récit de cette conversation avec conviction. Il rit en me voyant m’énerver sur ma pizza.

- Et toi, la délurée, tu l’as mal vécu, hein ?…
- Mais est-ce que tu te rends compte ? Les pauvres jeunes filles faciles, c’est typiquement le genre de discours qui s’incruste dans ton cerveau et te fait culpabiliser !
- Bah c’est pas ton cas ?
- Si, mais moi, je t’ai rencontré, et je connais assez de gens qui sont d’accord avec moi sur le fait que c’est normal, mais après une conversation comme celle là, si tu as le malheur d’être seule et de chercher le grand amour, tu dois être convaincue que tu ne trouveras jamais un mec bien !
- Parce que pour toi, les mecs qui ont ce genre de réflexion sont des « mecs bien » ? Permet moi de te dire que les mecs qui ne veulent pas d’une fille parce qu’elle a eu beaucoup d’amants sont des sacrés cons…

Bon, le discours d’ADMV est à prendre avec objectivité (depuis que je sais qu’il ne sait pas faire ses lacets, j’arrive beaucoup plus facilement à remettre en cause ce qu’il dit…) Mais dans l’immédiat, je suis d’accord.

J’irais même plus loin en disant que ce peut-être un critère de sélection : Un mec qui t’avait dans le collimateur, t’a trouvé belle, sexy, drôle, intelligente, bonne au pieu, et bien élevée, et qu’en plus tu l’as niqué à Mario Kart, mais qui s’arrête au nombre d’amants que tu as eu pour être tien ou pas, n’a définitivement pas le profil du futur père de mon chat.

Le comble de l’ironie, c’est que le fait de me taper qui je veux ne m’a jamais empêchée d’être aimée, voire harcelée. J’ai même été demandée par deux de mes ex en mariage (dont un musulman).

Mesdemoiselles, une nouvelle rassurante : Un mec qui en a un minimum dans le bulbe et dans le slip vous choisit pour vos qualités et ce qu’elles lui apportent. Et il ne se sent pas attaqué dans sa virilité. ADMV et moi avons couché ensemble quelques heures après nous être vus la première fois, et c'est comme ça qu'ont démarré mes plus longues histoires. Parole de fille facile maquée.

PS: c'est le genre d'article qu'on assume un jour sur deux....

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire