mercredi 5 octobre 2011

Requiem pour celles qui assument.



Le déclic m’est survenu lorsque que je rentrais de mon dernier jour de boulot chez D&T Managment Corporation. Je parlais avec Mouloud, mon futur-ex collègue de bureau. Et je lui pose la sempiternelle question que je pose à tous les mariés que je croise : Pourquoi ELLE ? Il me répond :

- parce qu’elle est innocente !
-Ooooh c’est meugnon ! Genre elle ressemble à une jolie petite poupée à qui t’as envie de faire des bisous ?
-Nan, elle était vierge quand je l’ai rencontré. Au moins je suis sure qu’elle ne partira pas en vrille…

La conversation s’est arrêtée net. La poursuivre m’aurait mise en colère.
Ce jeune homme et moi venons de la même communauté. Je ne savais que trop ce qu’il voulait dire. De son coté, il admet volontiers : « Je me suis bien amusé avant d’épouser ma femme. Je lui ai dit « Mon amour, je t’aime, tu es ma femme, mais attends je reviens » ». Ce n’est pas une femme qu’il a épousé, c’est un hymen.

Une femme, c’est plus qu’un CV sexuel. C’est un tempérament, des envies, un caractère, des petites manies, des défauts, une histoire.

Une femme aussi, ça a envie, ça fantasme, ça choisit son pommeau de douche en fonction du débit du jet concentré. C’est frustrée quand ça doit dire « non » et que son corps aimerait hurler « Ouiiiiiiiiiii ». Des fois ça déconnecte les sentiments du sexe. Ça fuit au petit matin, et même pas pour ramener le petit déjeuner au lit. Et comble de la stupeur, il arrive même que ça l’arrange quand il ne rappelle pas.

Une femme peut avoir un tempérament hypersexuel sans être esclave de sa libido. Personnellement, il m’arrive d’investir mon énergie dans des projets plus importants qu’une partie de jambes en l’air et donc, de ne pas avoir envie. Ni madone, ni putain. Les deux à différents moments de ma vie, ma semaine, voire de ma journée.

Et nous sommes TOUTES comme ça. Même Maman. Même la douce Martine de la compta qui viens travailler en robe à fleurs. Et rien ne révolte plus que les pintades, drapées dans leur dignité qui mettent la main sur la poitrine et me disent « Je pourrais pas coucher le premier soir parce que c’est pas mon genre, tu vois ? ».

Elles me font doucement rire. Elles sont des bombes à retardement qui se privent de leur jeunesse, mais qui imploseront un jour. Si possible dans la rubrique « moi, lectrice » de Marie-Claire ou elles raconteront a 45 ans, après 15 ans de mariage, leurs premiers orgasmes dans les bras d’un collègue de bureau, ou d’un ami de leurs fils. Et si elles n’implosent pas, C’est que leur désir est mort. Dans tous les cas, je plains les hommes qui partagent leurs vies.

Les hommes attirés par ce genre de femmes sont des mectons que le désir féminin effraie. Ils leur préfèrent des petites filles malléables. Une bonne moralité est une vertu. Pas l’innocence. Parce l’innocence, on la perd, et que dans ce cas précis elle se confond avec l’ignorance.

Le pire vient du fait que les femmes elles-mêmes s’enorgueillissent de ce manque d’expérience. Et jugent aussi sévèrement les femmes qui ont fait le choix de vivre, d’aimer, et de multiplier les expériences avant de se caser. Une façon puérile de signifier leur respectabilité et leur conformité au désir masculin.

Prétendre que le désir est moins impérieux chez les femmes arrange surtout ces messieurs, surtout quand ils se font surprendre contre le derrière rebondi d’une blonde dans le lit conjugale. Cela sert de circonstances atténuantes pour les époux et aggravantes pour nous, mesdames. Et je dis : merde. Tromper la personne que l’on aime est une ERREUR, et rien d’autre, Indépendante du genre. L’excuse « Je ne suis qu’un homme » me donne des envies de gifles.

Je reconnais avoir une réaction disproportionnée. Chacun sa cause, son fils, sa bataille. Y en a des plus nobles ou des plus socialement valorisées. La famine, la pauvreté, les bébés baleines, Moi, c’est la libération sexuelle des femmes. J’épouse cette cause comme d’autres partent en croisade. Peut-être y a-t-il des choses plus importantes dans la vie que nos clitoris, mais faut bien que quelqu’un s’y colle ! Je serais celle-là.

Je suis de celle avec qui on couche, et qu’on épousera un jour. Et l’homme qui m’enferme dans un de ces deux rôles n’a rien à faire dans mon lit. C’est une des raisons pour laquelle Citrus Fresh a trouvé grâce à mes yeux. Je suis sa fiancée, son amie, et sa salope. J’ai été très directe, peut-être même agressive avec lui les premiers temps de notre histoire, mais je préfère ne pas être aimée pour ce que je suis qu’aimée pour ce que je ne suis pas (prude, donc).

Et un jour, moi aussi, j’avancerais, des porte-jarretelles sous la jupe de tailleur et mon fils dans les bras. Je me mets au défi d’acquérir le statut de mère et de conserver celui de biatch. Après tout, il n’y a pas trente-six mille manières de devenir maman...

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