mardi 9 octobre 2012

La Sex Friend Zone.



Mon expérience de fille-qui-donne-des-conseils-pour-pécho-aux-garçons m’a permis de recueillir la parole de bon nombre de mes congénères mâles et c’est tant mieux.

Parmi tous les schémas amoureux que j’ai eu à traiter dans mes articles, l’amitié fille-garçon, les contradictions féminines et la fameuse  Friendzone ont laaaargement été évoqués.

Toi, lecteur de sexe fort, tu connais l'histoire par coeur: Une superbe jeune fille qui te proclame « meilleur ami hihi », t’appelle dès qu’elle se sent patraque, dort chez toi en culotte, t’impose ses virées shopping et réserve le meilleur d’elle-même (joie de vivre, équilibre, super pipes à se luxer la mâchoire) à des connards qui lui proposent de partager l’addition (les radins) et ne la rappellent qu’après 22h. Bienvenus dans le cauchemar des gentils garçons.

Certes, c’est un cas de figure qui s’observe fréquemment et je ne compte plus les chansons sirupeuses de R&B qui ont pour thème « Sort avec moi, lui c’est un con, si tu étais my girl, je te rendrais heureuse ouh yeah hannnyeaahhhhannn…. » (Digression : plus je vais mal et plus ces chansons envahissent mon Ipod. Et en ce moment, mes playlists ressemblent à la Bande-son d’un skyblog …)
Mais permettez-moi de compléter :

1-La Friendzone est unisexe.
 Si. J’y ai moi-même croupi quelques mois, pardon, années. Comme tous les hommes dans la même situation, j’ai patiemment attendu mon tour en l’écoutant pleurnicher sur ses relations chaotiques (en slip dans mon propre lit. On n’est jamais trop cruel). Et comme tous les hommes dans la même situation, je me suis obstinée/ remotivée en me répétant qu’ « un jour, il se rendra compte que ce qu’il a toujours voulu est là, sous ses yeux. Bon, OK, il vient de se taper une brune incendiaire dans la pièce d’à côté, mais vous verrez ! Un jour…. ».
C’est ça, marrez-vous, bandes de raclures de fond de chiottes…

2- La SEXFRIEND ZONE. Soit la friendzone, en pire.
Parce que s’il est vrai que la population de la friendzone   classique est majoritairement masculine, la femme, elle, est souvent reléguée dans une autre contrée tout aussi humiliante.

*Qu’est-ce que la Sexfriendzone ?
Dans la Sexfriendzone j’exclue : -Les plans Cul-cul-cul (Consultation entre 22h00 et deux heures , aucune protestation de la part d’aucun des deux parties,  pas plus de cinq phrases échangées dans la soirée, tu claqueras la porte en partant, merci.) et les Périodes probatoires (Attention cependant, une période probatoire mal négociée peut mener à une Sexfriendzone). Non je parle d’un potentiel couple inexploité, pour le plus grand malheur d’un des protagonistes (elle, le plus souvent)

Avec Charles-Hubert, toutes les conditions sont réunies pour être heureux ensembles : Le même humour, un naturel évident, une vision de l’avenir similaires, des valeurs communes, et sexuellement,  s’il revient indéfiniment dans notre lit, c’est qu’il y trouve son compte. Mais, dit-il « Il nous manque l’étincelle. On n’en est pas là, et puis d’abord, je ne pense pas être prêt pour une relation.»

Bah oui, andouille,  elle n’a pas eu le temps de naitre, l’étincelle.  Parce que nous, quand il nous appelle, on est   polies, on répond. Parce que ses SMS ne sonnent pas dans le vide, parce qu’on ne joue pas les princesses surbookées quand il nous propose de nous voir et que parfois, on ne cache pas le fait que NOUS voulions le voir. Parce qu’on n’égratigne pas son égo, parce qu’on ne titille pas son instinct de conquête. Et parce que cette  triple buse préfère courir après des greluches qui lui vont moins bien que nous, mais qui ELLES, l’ignorent quand il apparait sur le Tchat Facebook. Parce qu’il se dit qu’il peut encore nous garder sous le coude en espérant mieux…

Comment arrive-t-on dans la Sexfriendzone ?
Alors on se retrouve collés à Charles-Hubert,  qui nous fait rire, jouir, réfléchir, sortir… Mais qui refuse de nous appartenir. Pourquoi ?
Aux ZETAZUNI, un proverbe dit « Pourquoi acheter une vache si l’on peut boire son lait gratuitement ? ». On tient un truc : « Alors pourquoi jurer fidélité à une fille avec qui l’on peut coucher/parler/regarder «Belle toute nue » sans rien lui promettre, et donc se fermer à touuuuuutes les autres possibilités qui s’offrent à nous».

3-Instinct de conquête VS compatibilité amoureuse :
J’appelle ça le « Complexe de Marla ». Parce que le triangle amoureux de la série Bref illustre parfaitement mes propos :
Dans la première saison, le Personnage Principal a le choix entre : Une fille gentille, avec qui il se sent bien, joue à la console pendant des heures, baise dans tous les recoins de son appartement, court dans la rue. Et une gazelle mystérieuse belle à damner (Digression Bis : Alice Daviiiiiiid aaarghh…..) dont il ne sait rien, si ce n’est son inchoppabilité.  Et qui par la suite se révèle carrément chiante.
Et qui choisit ’il ? La fille qui lui correspond le moins MAIS qui, pour la séduire,  a demandé le plus d’investissement. Personnellement, j’appelle ça une Arnaque Affective, au même titre que les connards ou les pervers narcissiques.  
Pour résumer, dans l’inconscient masculin (collectif, en réalité, mais j’y reviendrais dans un autre article) : Plus une fille aura demandé des efforts pour être conquise, plus elle a de la valeur.

Comment éviter la sexfriendzone ?
Si l’on suit mon raisonnement, eh bien…  faire en sorte que l’homme qui croise notre route fournisse un maximum d’investissement avant de s’avouer conquise. Je déteste cette idée, vraiment. Ça en revient pour ma part à vous conseiller d’appliquer la stratégie de GAP qui vend à des prix exorbitants ses fringues made in china. Vous n’êtes pas un pull 100% coton, que je sache.
En proposant une réforme de « cours de reconnaissance de bonheur » en sixième? Des cours ou l’on apprendrait à reconnaitre le bonheur et la réelle compatibilité à la fixette qui titille l’égo et pousse à faire n’importe quoi… 

N’empêche, y aurait matière à réflexion.

Et puis vous me direz : Ok, tout ceci est très intéressant (hum, merci) mais ce qui nous intéresse nous,  en tant que femme engluées dans cette Sexfriendzone, c’est d’en sortir et de gagner le cœur de Charles-Hubert, donc ton analyse psychologique de comptoir, tu te la garde, conasse.
Je vous répondrai alors que conasse toi-même, comme pour la Friendzone classique, une fois entrée en sexfrienzone,  il n’y a plus rien à faire si ce n’est de ramasser sa dignité et de fuir. Comment procède-t-on ? Comme ceci :

1-      Quitter son appartement en prenant bien soin de ne laisser aucun effet personnel chez lui. (Je précise parce que je vous vois venir. Non, on ne laisse pas une babiole ou deux pour se donner une excuse pour se revoir.)

2-      Disparaitre un peu. Sans donner d’explication. On ne répond plus qu’à un message sur deux, on est jamais joignable par téléphone, ni sur Facebook.

3-      Garder ses effusions lacrymales et autres débordements d’émotions pour sa solitude de sa chambre.  S’y enfermer si besoin est avec une playlist des chansons les plus pathétiques du paysage musical de ces 50 dernières années (pour ceux que ça intéresse j’ai ce qu’il vous faut…).

4-      S’il demande ce qui vous prend, le planter avec cette explication assassine : « Rien, c’est juste que les plans culs ont une date de péremption. Et comme nous deux ça n’évolue pas, c’est normal que ça s’essouffle.  Ne le prends pas mal mais… (moue dubitative de la fille qui cherche les mots pour te dire un truc pas cool), je crois que je suis passée à autre chose. »

I - Il tentera sans doute de se justifier, de s’inventer des sentiments, des freins, des circonstances peu propice au couple  ou des blessures. Ne soyez pas dupe et confrontez-le a ses contradictions de façon pragmatique : « On s’entend bien, on se complète sur tous les plans, on se connait assez pour savoir ce qu’on est capable de s’apporter, si ça n’avance pas c’est que dans le fond, tu n’en a pas envie. Je ne t’en veux pas, hein ? Mais tu ne peux pas garder l’intérêt d’une fille en lui offrant si peu de toi-même ».  Et gardez bien en tête qu’un garçon amoureux et prêt à s’investir ne laisse aucun doute sur le sujet.

5-      Sur ce, coupez les ponts, interdiction formelle de multiplier les statuts-attention whore sur facebook ou de l’appeler pour remettre ça.

Il est de grandes chances pour que ce contact soit le dernier. Non, la grande course-poursuite dans un aéroport suivi de la déclaration d’amour maladroite et touchante n’arrivera sans doute pas. Si elle arrive, j’en serais la première heureuse pour vous, mais ne regrettez pas de vous être séparées de lui.  Ce mec n’est pas un connard, il n’est juste pas le bon. Et vous méritez autre chose, de mieux. Vous méritez… vous. 

Échanger une relation inégale contre son self-estime devrait toujours être perçu comme une bonne nouvelle…


6 commentaires:

  1. Lula est-ce que ça va?

    Nan parce que dire que ton ipod ressemble à une playlist de skyblog si c'est pas un appel de détresse géant je me demande ce que c'est.

    Remarque ton style actuel entre humour noir et remarque acide c'est bien fun!

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    1. rassure toi, j'ai écrit ce texte il y a près d'un mois. Soit en pleine période d'isolation-retraite spirituelle. Entre temps, j'ai repris une vie normale (sport, vie sociale, nouvel appart, travail...) Et mes playlists ont repris leurs couleurs...

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  2. Encore heureux! Mais j'aime bien le ton de cet article. Ca permet de traiter d'un sujet sérieux de manière un peu décalé (et avec une certaine dose d'humour noir)

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  3. Un article intéressant sur la question: http://www.nightlife.ca/divertissement/victime-de-la-porn-fantasme-de-vrai

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  4. coucou!!!

    waouh super article car je me suis reconnue dans tout ça! le pire pour moi c'est qu'il s'invente une vie "genre" il n'est pas celibataire" qu'il veut de la discretion...alors que rien est vrai! croyant que je veux plus!! bref je l'ai sexuellement largué! et il me court apres maintenant "le comble"! mais je l'ignore (on bosse ensemble) pas facile mais ...c'est moi qui joue cette fois!!!!

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  5. Merci pour cet article, qui est très juste. Je déplore vraiment qu'on ne lise pas plus de choses sur cette sexfriend-zone (ou peut-être est-ce moi qui cherche mal?) et ses dangers. À tous celles et ceux qui ne se sentent pas sûrs à 100% de ne pas s'attacher : FUYEZ la sexfriend zone comme la peste. Ou alors vous allez bien morfler mais vous l'aurez cherché, la lecture d'articles tels que celui-ci vous avait prévenu.

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