samedi 6 octobre 2012

Le Premier Matin.



Session de travail nocturne.

Tous les professionnels du couple et de la séduction doivent un jour donner leur théorie sur cette question épineuse de « quand sait-on que l’on est en couple ? ».  Je pense qu’il y a autant de réponses que de personnes sur cette planète.


En ce qui me concerne, je dirais: Le premier matin.  Je sais que je suis en couple à la façon dont  « il » me sourit au réveil. C’est même mon moment préféré dans une relation.

Se réveiller à côté d’un plan-cul est toujours un peu délicat. A peine consciente, il faut déjà revêtir le masque de « je suis une grande fille qui assume, je n’ai pas besoin de tendresse,  tu es donc exonéré de câlin et d’ailleurs je sais ou est ta machine à café, je vais me démerder toute seule, et comme chuis fair-play, je t’en fais une tasse. »

Parfois, le jeune homme qui a partagé ma nuit est drôle, alors les blagues piquantes fusent dès le réveil et on se dit que se rappeler n’est pas une si mauvaise idée. Mais cette joute verbale matinale signe souvent le début d'une amitié ++

 Il y a les amants réguliers avec qui je partage assez de choses pour que le réveil soit un moment Nutella. J’ai alors l’impression de «jouer à la petite amie ». Mais il y a toujours un détail pour me rappeler que l’on ne s’appartient pas. L'un d'entre nous qui se cache pour téléphoner, cette brosse à dent que je prend soin de ne pas laisser derrière moi...

  Quoi qu’il arrive, j’ai toujours un peu froid ces matins-là...

Pour moi, le premier regard du réveil est un véritable aveu. Une déclaration d’affection presque involontaire. J’en suis toujours un peu bouleversée…

Tu prends vie dans un lit que tu ne t’es pas encore approprié. A côté de toi une tête chiffonnée pleine d’épis, enfoncée dans un oreiller blanc. Il ouvre un œil tendre et dans son regard, c’est noël : Il est aussi heureux que toi de te trouver là. Il passe la main dans tes cheveux, te sourit comme si tu étais une bonne nouvelle. Et dans ton petit cœur gercé, ça se réchauffe.

Alors tu ne triches plus. Tu lâches prise, soulagée. Tu enfouis ta tête au creux de ses bras, tu le laisse te serrer fort, et tu te sens bénie, chanceuse, réchauffée. Un accord muet sellé par une caresse sur la joue. Vous êtes unis par le lien sacré du Nesquick. Tu te sens belle. Tu te sens accueillie. Dans sa vie, dans son cœur, dans son lit. Il te fait une place contre son torse et tu comprends que c’est LE début . Même si vous jouez à « prenons notre temps », tu sais qu’il t’est promis.  

Tu te fiches de la machine à café. Pour l’heure il se cache au creux de ta nuque et tu as juste envie de sourire au plafond…

Et de remercier un dieu auquel tu ne crois pas. 


3 commentaires:

  1. Et des fois toutes ces étapes s'enchainent et un beau jour on se dit "Tiens mais je crois qu'on est ensemble". Comme quoi ceux qui prêchent la couple comme seule et véritable relation viable et vivable oublient que rien n'est figé.

    Touchante analyse.

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    1. Bien sûr que rien n'est figé et heureusement! Il y a le jour ou l'on se rends compte qu'on s'appelle trois fois par jour, le jour ou tu te rends compte qu'il(ou elle) fait complètement partie de ta vie. Des fois c'est "la grande conversation" qui se conclue par "alors, d'accord, on est ensemble..." etc... C'est pourquoi j'ai tenu à préciser en début de texte qu'il "y a autant de réponse que de personnes sur terre..." :D

      C'est à chacun d'inventer ses code, sa relation et de voir ce que ça donne...


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  2. C'est juste.

    Personnellement c'est quand j'en arrive là que j'adore. Et a bien y réfléchir mes meilleures relations ont commencé par une histoire légère. Ca évite les prises de têtes, les statuts facebooks à changer, cette validation sociale des autres à acquérir. Parce que pour beaucoup de monde le couple c'est ça: une validation sociale, une aversion de la solitude ("regardez je suis en couple, donc je ne suis pas seul donc je suis normal!") et un désir de normalité ("je suis en couple donc quelqu'un veut de moi donc je suis normal aux yeux des autres")

    Alors que lorsque c'est une relation moins "normée", les choses ont tendance à être, à mon sens, plus spontanées. Pas d'étiquettes particulières (plan cul d'une nuit? Plan cul régulier? Amant? Copain? On s'en fout bien entendu) pas de gène, juste le plaisir de la découverte. Dédramatiser les choses, permet de faire du sexe une activité normale et de se concentrer sur autre chose (notamment la dimension intellectuelle) Je ne sacralise rien (même si j'essaye à chaque fois de faire plaisir à ma partenaire du mieux que je peux!), je prends les choses telles qu'elles arrivent sans catégoriser tout ce qui arrive ("Alors elle c'est juste pour la nuit" "Elle... mouais ça dépend") Etre constant ça a du bon je pense.

    Et finalement c'est de la sorte que les choses se passent le mieux (encore une fois ce point de vue n'engage que moi). Pas besoin de grandes discussions, pas besoin de se dire "mais on est ensemble!". Tu l'as dit toi même: c'est le regard qui, un matin, te fera dire que tout va bien. Et le regard il ne trompe pratiquement jamais.

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