mercredi 21 août 2013

"Grandis, un peu."

JAMAIS!
« I'm officially gooooooing on, the record to say i'm in love with you... »


J'ai 27 ans dans un peu plus de cinq heures et je ne dors pas. Je fais une insomnie sur le canapé de mes parents et je n'ai aucune raison d'être là parce que :

1-Ils ne sont pas chez eux
2-Mon appartement est très cosy et presque aussi grand que le leur
3-Leur canapé est terriblement inconfortable.

Rien n'y fait : je me réfugie ici comme un chaton sous un meuble. Ma vie d'adulte m'attend à quelques stations de métro mais je reste emmitouflée sous une couette beaucoup trop chaude pour la saison.

J'ai boudé deux soirées pour regarder des chaînes câblées en me gavant de frites maisons. Toute seule. Aujourd'hui, et pour la dernière fois, j'ai foiré mon permis. Foutu rond-point de mes fesses C'est mon deuxième anniversaire qui ne m'inspire pas de jolie soirées ou tous mes potes lèveraient leurs verres en listant toutes mes boulettes pondues ces douze derniers mois.
Grandir, c'est un peu se foutre de son anniversaire. Parce que chaque jour te fait gagner en maturité.


Pourtant il s'est passé pleins de trucs cool depuis fin Aout 2012 : Je me suis réinstallée toute seule, j'ai intégré Vivre FM, rencontré mon amoureux, perdu (encore) quelques kilos, suis devenue tata du plus beau bébé de la terre ...

J'ai passé les six premiers mois de cette année scolaire à multiplier les expériences amoureuses improbables : Une union libre (mais très forte et pleine d'amour), un sublime petit con à peine majeur tout droit sorti d'un film de François Ozon (mais avec une personnalité magnifique) , un russe qui croyait aux romances d'Hollywood (avec Happy End dans un aéroport), un fan de Nicolas Dolteau (ouais, nan, plus jamais...) un mec de mon âge qui refusait de me tutoyer, même après que nous nous soyons découverts bibliquement...

J'ai a-do-ré. Parce qu'elles n'étaient pas le fruit d'une solitude. Elle étaient des expériences avec leur part de folie. Et puis, je me fais confiance maintenant, j'ai appris à prendre le meilleur d'une histoire et à y mettre fin quand il le faut...

Et puis mon ours, mon piou-piou, mon joueur de saxo a débarqué et les a tous balayé d'un coup de cabas.
Grandir, c'est accepter que mêmes les plus bonnes choses ont une fin.


Mais cette année, j'ai pris ma plus dure leçon... Et elle m'a coûté... Le Blond.
J'ai du apprendre à faire sans lui, parce que j'ai compris que notre relation était inégale et malsaine. Quand il fallait fuir mes responsabilités, je les posait sur ses épaules. C'était pratique. Et comme il m'aimait, il acceptait mes caprices. Mais je me suis rendue compte que je ne grandirais jamais s'il est dans les parages. Et de son coté, j'étais son « Épouvantail à relation stable ». J'agitais mon spectre et toutes les perspectives intéressantes d’idylles disparaissaient comme par magie...
Grandir, c'est prendre des décisions angoissantes mais nécessaires.


J'ai du me remettre en question et reconnaître mes torts FACE A FACE AVEC MA MAMAN. Soit LA personne dont je ne supporte pas les critiques. +10 000 points d'humilité. J'en menais pas large :
-Bon, maman... Je me suis rendue compte que... Peut-être qu'effectivement... Tu avais RAISON (jubilation du camp adverse).Je ne suis pas tes conseils... Parce qu'ils viennent de toi... Et ça me porte préjudice.
(Silence. Je crois que je lui ai coupé le sifflet.)
-MAIS IL FAUT tout de même que tu acceptes que mes choix restent mes choix et que parfois, je DOIS ne pas t'écouter...
-Mais j'accepte que tu vives ta vie ! Du moment que tu trouves un job en CDI ...
-...

Voilà-voilà. Bon, on y a mis toutes les deux de la bonne volonté. Elle a eu la classe suprême de ne pas me claquer un JE TE L'AVAIS DIT dans les dents. Elle n'abat pas un animal à terre...
Grandir, c'est reconnaître ses comportements les plus toxiques pour les corriger. Même quand ça t'écorche le cul.

Mais il est une part de l'âge adulte qui me fait peur et qui m'angoisse :

On te donne une vie avec des armes qui te sont propres (la distribution étant très aléatoire. Manifestement, je n'ai ni coordination des mouvements, ni perception des distances. Rond-point de mes fesses, vraiment.) Et on te dit « démerdes toi, tu dois manger, avoir un toit, construire des liens sociaux, gérer les merdes, les imprévus, les gens qui te mettront des bâtons dans les roues, faire en sorte d'être digne de confiance ;et malgré tout ça, prendre du plaisir, faire ce que tu aimes et t'en sortir gagnante ».

Une équation a 150 inconnus. J'en suis pas encore capable, je dois l'admettre...
Il y a encore deux ou trois trucs que je ne sais pas encore faire, mais dont on a besoin dans la vie.
-La moindre mauvaise nouvelle me fait perdre mes moyens, j'ai parfois l'impression que la vie enchaîne les droites et je n'arrive pas à ravaler et embrayer sur la suite , quand ça arrive.
-J'ai peur de ne compter que sur moi-même. Je ne me fais pas encore tout à fait confiance
Grandir, c'est accepter l'idée que la vie est une chienne et que le seul moyen d'avoir ce qu'on veut, c'est de bouger ses miches et de mettre toutes les chances de son coté.

Cette simple idée m'angoisse.
Mais bon, ça fait cinq ans exactement que je suis un chantier géant, j'ai tout plaqué pour écrire, je suis devenue sportive, j'ai soigné mes compulsions alimentaires, j'ai appris à m'aimer et je me suis débarrassée de mon attirance pour les pervers narcissiques. Je peux bien apprendre à me comporter en adulte responsable.
Je pense que ça sera mon gros dossier de cette année.


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