vendredi 22 juillet 2011

19 Juillet 2011.



Manifestement, je ne suis pas la seule à avoir eu une journée Bad Karma, mais ça ne me console pas. Mon histoire va avoir l'air capillo-tractée, mais je vous ASSURE ne rien avoir inventé. Et oui, tous ces évènements se sont déroulés en moins de 24 heures...

7h35: Ouverture des rideaux. Il flotte. J'ai entretien ce soir et il flotte. On est en Juillet et je vais aller en entretien d'embauche avec des bouclettes, un pantalon et un pull. Je refuse, je fourre mon parapluie, une jupe et des collants dans mon sac.
7h50: Surprise du chef: Mon parapluie est en fait cassé. Je mets mon imper sur ma tête.

8h 27: Sur le trottoir, en grande conversation avec Maman au téléphone quand une voiture passe sur une flaque et m'éclabousse au passage. Je beugle des insanités à la voiture. Première réaction de ma mère: « On dit pas putain, chérie, c'est malpoli».

11h15: Un appel en absence de Nicolas: (pour qui j'écris depuis un petit mois). Je le textote « Je t'appelle dans une heure »

12h35 au téléphone avec Nicolas
-Je t'appelais parce que je voulais faire un point avec toi sur ton dernier article: Il y a des points sur lesquels je ne suis pas DU TOUT d'accord...
-Mais tu avait dit qu'il y avait juste les fautes à reprendre?...
-Non, en faite Thibault (Associé de Nicolas) a répondu à ma place. A moi, ça me conviens pas.
-Donc Thibault à accès aux mails que je t'envoie sur cette boite mail (donc à mes blagues graveleuses sur les cochonnes d'Ibiza.......)?
-Heu... Oui (Je me liquéfie instantanément sur le trottoir). Mais le souci n'es pas là! Il va falloir remanier ton discours.
-Mais... Mais... Cet article, je l'ai mis au monde dans la douleur! Et je l'adore comme ça!
-Oui mais on a une certaine cohérence de discours à tenir. Ce que tu y dit est en contradiction avec ce que j'enseigne dans mes ateliers. Donc tu dois refaire ton texte., Je te fais un mail cet aprem' avec mes notes! Bises!
Je raccroche avec une furieuse envie de fourrer ma tête dans la bouche d'égout sous mes pieds.

14h00: pop-up de mon boss: « Lula, tu peux venir dans mon bureau steuplay »
Je fais ma moue de petite fille qui a mangé des sucreries avant le diner, mais mon manager reste impassible.
-Lula, tu n'as pas l'air d'apprécier ta mission actuelle. Ça tombe bien, je vais avoir besoin d'aide. Tu pourrais rejoindre le service client pour cette aprem?
-Le service client?.... Je passe de la Task Force au service client?......
-Nan mais sinon, y aura personne pour réceptionner les litiges, tous le monde est en vacances...
-Les LITIGES?...

14h15: « Je sais bien que c'est pas votre faute, Mademoiselle Morales, mais si cette fois j'ai encore un souci avec ma commande, je débarque dans vos locaux et je casse tout.... ». Service litiges, donc.

17h30: J'ai trois minutes pour courir et chopper mon bus

17h37: Le chauffeur me voit (imper sur la tête, toujours), mais me passe sous le nez, Si je prenais pas ce bus tous les jours, je lui aurait fait un doigt d'honneur.

17h40: « Oui c'est Mademoiselle Morales, je vous appelle pour vous prévenir que je risque d'accuser un retard d'une dizaine de minutes.... »

17h50 Arrive le prochain bus. Youpi.

17h53: Le bus stationne: « Vous allez descendre de mon bus, espèce de malpolie!- C'est vous le Malpoli, vous êtes un malade-cas social!... » Tout ça parce que la dame à oublié de dire bonjour au chauffeur. Je crève d'envie de conduire de bus moi-même et de les laisser s'écharper sous la flotte...

18h05: La musique qui inonde mon casque s'arrête brusquement: Plus de batterie sur mon Iphone. Panique: L'adresse de l'entretien et le plan se trouvaient dans ma boite mail. OK, là, j'ai le droit de m'énerver.

18h11: Dans le tramway. J'alpague un monsieur entre deux âges, un Iphone dans la main: Bonjour, écoutez, j'ai un gros souci. Je dois me rendre à un entretien, j'y suis en retard et j'ai besoin d'accéder à ma boite mail pour récupérer les coordonnées. Je refais ma moue « sucrerie ». Le monsieur, adorable, veux bien me laisser me connecter à mon Gmail.

18h13: « réseau indisponible »: Le tram passe sous un TUNNEL!

18h14: J'ai récupéré les infos: Je les note dans mon agenda , je rends l'Iphone au quinqua et je me retiens très fort de lui rouler une pelle de reconnaissance

18h25:- Excusez-moi, vous savez ou passe le 358?
-Oui, c'est celui-là, là-bas...
-Ah, celui que je suis en train de louper...

18h28: 358: Prochain bus: 19min. Il est 18h28, j'ai rendez-vous à ...18h30, et je suis à 15 minutes à pied. J'y crois.

18h32: Je m'engouffre dans les toilettes d'un café pour enfiler ma jupe de tailleur et mes collants. Je vais chopper des crampes à force de porter mon imper au dessus de ma tête.

18h50: J'arrive enfin, le sourire cordial et le cheveux presque sec. Les recruteurs sourient aussi et je décide de ne pas me laisser démonter.

20h15: Pas si pourri cet entretien!.. Merde,le bus!...

20h15 et 30 secondes: mon talon ripe sur le trottoir, mon pied s'échappe de ma chaussure, et mon visage s'écrase misérablement contre la carrosserie du bus. Comble de pitié, le chauffeur m'attend pour décoller. Je remets ma chaussure et ris nerveusement. Je grimpe à bord du véhicule en boitant.

20h18: J'enlève ma chaussure d'où le sang dégouline. Je retourne mon pied et découvre un magnifique trou dans ma voute plantaire. Le chauffeur manque de tourner de l'œil:
-Mademoiselle, on va appeler les pompiers.
-C'était la suite logique de cette journée. Ça fait tapette si je pleure, là, tout de suite?...

20h37: Arrivée des pompiers. L'un d'eux pique un fou-rire sur vernis rose fluo-pute sur mes orteils. Bon, ça va maintenant, on a compris....

21h03: A l'hôpital. Mes parents sont en route pour me récupérer. L'interne m'ausculte et essaye de m'expliquer le plus calmement du monde: «ça va être un peu douloureux. Je vais devoir ouvrir pour vérifier qu'il n'y a pas de corps étranger. Et puis ça va un peu piquer, je vais mettre du désinfectant. Et je vais peut-être devoir recoudre, hihi! » Je la regarde comme si elle m'expliquait qu'elle allait noyer mon chien. Elle soulève la chair qui recouvre l'ouverture, et injecte du désinfectant dans la plaie. Je hurle à la mort. Tapette ou pas tapette, chuis plus à ça près, je pleure à chaude larmes.

21h16: l'équipe médicale a jugé bon de me laisser me remettre quelques minutes (c'était ça ou je mordait l'infirmière) Je pleure d'énervement, de douleur et de fatigue. Je veux ma maman.

22h45: Papa me porte jusqu'à chez moi,et me remet entre les bras de Citrus Fresh avant de disparaître, les yeux rivés sur l'horizon. Mon héros.

22h46: Citrus Fresh a la délicatesse d'un chauffeur de bus: « Tu sais, chérie, quand je te vois, aussi maladroite, je me dis que tu ne devrais pas passer ton permis(ça fait un an que je suis dessus et je le passe bientôt). Je veux dire, il va t'en arriver, des bricoles... » Je me met à crier des tonnes de trucs incompréhensibles, peut-être même pas en français, avant de disparaître en boitant dans la chambre.

23h23: L'ennemi entre en territoire hostile, une pizza sur les bras en guise d'offrande diplomatique. Il sait que me nourrir est le meilleur moyen de garder la vie sauve dans ce genre de cas de figure. Je sors la tête de sous ma couette. Il sourit: « ça va mieux? ». Je lui déballe ma sale journée dans le désordre, la bouche pleine et des larmes roulant sur mes joues. Il m'offre pour toute réponse un bisous sur le front, puis s'allonge près de moi et me prends dans ses bras. Je m'effondre de fatigue, la tête sur son torse.

Il est drôle, Citrus. C'est pas lui qui a loupé deux bus dans la même journée. Alors SI, j'ai besoin du permis.

EDIT: Nous sommes vendredi,et l'entretien qui m'a couté un pied et une crise de nerfs fut concluant: J'ai eu le poste!


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