
La dernière fois que je vous ai écrit, j’avais 10 kilos en trop, les cheveux cracra, pleins de dettes, les jambes lourdes, et plus beaucoup d’amis. Je venais de perdre ma grand-mère, mon appart, mon chat, et à peine sortie d’hôpital, j’ai plaqué mon job alimentaire, et Monsieur Hopkins tant qu'à faire. A vrai dire, tout ce qu’il me restait c’était ma mère et mon meilleur ami pour surmonter mes problèmes.
Je m’étais donnée un an.
Je me suis demandée ce que je voulais faire de ma vie, ce à quoi j’aspirais. Dans un premier temps, je voulais me sortir de cette merde sans nom. Ensuite, je voulais une vie ou le commerce et l’écriture se conjuguerait.
Il m’a d’abord fallut le temps de craquer, hurler, pleurer sombrer sur le canapé de chez le Blond, avec les boyaux tordus et l’œil mort. Je dormais le jour, écrivais la nuit et cumulait les conquêtes (ne me regardez pas comme ça, on le fait toutes bande d'hypocrites…) Je ne supportais plus la moindre responsabilité ni contrariété. Et puis on m’a prêté un Laptop et je me suis mise à pondre des articles sur Zemmour.
Au passage je remercierait jamais assez le Blond de m’avoir hébergé et laissé me remettre de ce tourbillon. Tu m’as RIEN demandé. Tu m’as juste laissé chouiner et dormir. Et si aujourd’hui je suis heureuse, c’est aussi grâce à toi.
Et puis un soir, en remontant l’avenue de Belleville, j’ai rencontré un ange avec des yeux bridés noisettes et le plus beau sourire du monde. Il avait l’humour efficace, le regard calme, et l’air serein du garçon bien dans ses pompes. La première chose que je me suis dit en l’apercevant fut « Ouh, ma fille, la nuit va être belle ! ». Et puis il m’a fait sa fameuse recette de tagliatelles au saumon, suivi de sa fameuse (très mauvaise) imitation de Le Pen. Et il a conclu (même pas honte). Mais on ne se connaissait pas vraiment.
Et puis y a eu cette nuit ou il a du m’emmener à l’hôpital et ou il m’a fait rire avec des blagues de pipi. Et j’ai compris qu’on ferait une bonne équipe.
Aujourd’hui, nous venons de nous installer dans un joli deux-pièces du coté de Place d’It’ ou mes paires de chaussures côtoient ses consoles de jeux. Le tout dans une ambiance de sashimis maison, de saison 2 de Misfits et de parties endiablées de boxe sur Wii. Nous fêtons notre premier anniversaire, et une jolie bague orne mon annulaire. Tout est simple : grosses marrades, sexe, soutien mutuel et concessions. Et ça a l’air de rouler.
Dans la foulée, j’ai retrouvé un job de vendeuse en prêt-à-porter. Une pression de fou, des horaires de merde, des conditions de physiques pourries, le tout pour un salaire de misère. Mais fallait bien commencer quelque part et valider un CDI pour obtenir un appart.
En réalité, cette boutique était pleine de cadavre dans les placards et l’ambiance était tellement toxique que certaines de mes collègues se fanaient à vue d’œil. J’ai laissé mes « encadrantes » se défouler sur moi, et des que ce fut possible, je suis partie, en faisant le plus de grabuge possible, et j’ai sauvé ma peau. Je ne peux pas tout dire, mais a l’heure ou je vous parle, mon ancienne patronne est poursuivie pour détournement de fond et harcèlement moral (et pas par moi). Et toutes celles qui m’ont fait du tort on payés le prix fort. Mais dans le fond, je suis contente d’être passée par la. J’ai perdu 5 kilos sur les 10 qui ornent ma zone abdominale, j’ai acquis un moral d’acier et un putain de caractère.
Aujourd’hui je suis Responsable Adjointe de site dans une société de service ou l’humain est très pris en compte. A tel point que je me suis faite taxer de « requin » par mon boss ! Moi ! Enfin, je gagne bien mieux ma vie, l’ambiance est plus saine, et ma mission est plutôt fun. En parallèle, je donne des cours d’anglais. J’adore ça.
Je n’ai pas abandonné l’écriture, mais au vu des événements cités, je devais reconstruire ma vie. Ayant retrouvé un rythme apaisé et un nouvel équilibre, je peux à nouveau prendre le temps pour moi. Et pour vous.
Et puis en parallèle j’ai fait un milliard de trucs ! Passer mon permis, écrire un sketch (que j’ai toujours pas joué sur scène) tricoter une écharpe (pas finie), courir de concerts en spectacles, de gala de l’Unesco au Drink de LR, je me suis fait des super-copines, j’ai démarré l’écriture d’un livre, je suis redevenue brune, j'ai fait un tour en Irlande dans la nouvelle Coloc du Blond qui est plus que jamais, et même de loin, un membre de ma famille. Le tout en gardant des ongles, des cheveux et une épilation impeccable.
Et, malgré moi, j’ai appris l’organisation. J’écris dans le métro, mes ongles de pieds sèchent pendant le petit dej’, je rentabilise le moindre temps d’attente et j’en fais 10 fois plus. J’ai toujours fait dix-mille choses à la fois, c’est juste qu’aujourd’hui, je les fais mieux, et je me fais confiance. Rien ne m’est hors de portée.
Il y a un an je suis tombée. Et j’ai été rattrapée au vol par ceux qui m’aiment. Je m’étais donné comme défi de refaire ma vie « en mieux ». Et c’est allé très vite.
Ce soir, je me regarde dans le miroir, le cheveu lisse et brillant, l’œil reposé, le sourire Ultra Bright et l’ongle manucuré. Mon visage est vierge de stigmates, et pourtant, il y a eu un avant et un après. Mais ce soir, je savoure cette vie qui me ressemble, cette passion qui m’anime, et l’amour des miens. J’estime avoir payé tout ça assez cher.
Cet article est terminé, L’appart est briqué, nos amis nous attendent. J’enfile ma robe préférée, embrasse goulûment mon fiancé, m’offre un dernier sourire dans la glace avant d’attraper mon sac et de filer.
Je suis indestructible. Et très bien entourée. Quand y en a plus, y en a encore. Désespérément optimiste. J’ai pu remonter la pente la plus raide jusqu’ici. Et même si tout s’écroule, alors je reconstruirais. Encore plus durement. C’est ma force
MCF a deux ans. La première année fut celle de la compréhension. La seconde, de l’action. La troisième sera celle de la consécration.
Je découvre ton blog au moment ou tu fais ton grand come back il me semble... Je me mets vite a jour et te souhaite bon retour au passage!
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